La survenue d’un cancer ou d’une épidémie - une éventualité improbable jusqu’à son irruption dans la réalité - interpelle le médecin. Il est attendu qu’il soit l’intermédiaire entre le malade et la maladie, appréhende le passé, pose un diagnostic sur le présent, mette en œuvre un traitement approprié, expose un juste pronostic pour le futur. Mais l’incertitude reste constitutive de sa démarche dans le soin comme dans la recherche. La connaissance scientifique est toujours incomplète, et la prise en charge singulière ne peut se réduire à l’application directe de règles préétablies, quels que soient les calculs, statistiques, algorithmes, modélisations dont elles sont issues.