En décembre 2023, nous avons réalisé une étude randomisée internationale sur les soignants de service d’urgence, qui avait pour objectif principal de déterminer si l’apparence d’une ou d’un patient.e standardisé.e influait sur le jugement de la gravité qui lui était attribué. Les critères d’évaluation secondaire étaient le niveau d’hétéroévaluation de la douleur attribué par le clinicien et les facteurs influençant le fait de catégoriser la ou le malade comme étant grave. Les femmes étaient jugées comme moins urgentes que les hommes, d’autant plus qu’elles étaient d’ethnie perçue comme nord-africaine, asiatique ou noire. La douleur était jugée plus importante chez les hommes que chez les femmes. Les malades jugés comme plus grave l’étaient par des médecins et des soignants avec une expérience professionnelle plus importante. Afin de lutter contre les biais liés aux origines ethniques des patients, il est important de prendre en compte plusieurs facteurs comme l’habitude des soignants à prendre en charge des patients issus de minorités ou la fréquence relative de la pathologie dans les différentes catégories de population. Ces biais doivent être appris aux étudiants, et une manière de lutter contre cela pourrait être d’avoir une représentativité ethnique plus importante dans le domaine dans la santé. Une autre manière de lutter activement contre ces discriminations serait d’incorporer dans les études médicales plus de vignettes cliniques représentants des patients issus de minorités. La plupart des études prenants en considération l’ethnie sont américaines. Il existe en effet des interdictions Européennes d’accéder à ces données. Cette interdiction, est un frein à l’étude des différences de prise en charge des patients.