Le mot du président
Chère étudiante, cher étudiant,
Nous vivons une époque étrange. Alors que mai 1968 et ses suites avaient grand ouvert les portes de la liberté d’expression sous toutes ses formes, dernière marche d’un difficile progrès de plusieurs siècles, nous voyons aujourd’hui des minorités – au risque de remettre en cause l’universalisme des Lumières ou le grand principe démocratique de la majorité – qui tentent de réactiver les vieux mécanismes de la censure au prétexte qu’elles seraient « blessées » par des propos que leur foi, leur lecture de l’histoire ou leur représentation des genres interdiraient de proférer. Jusqu’à menacer, par l’écriture dite inclusive, le fonctionnement premier de la langue comme instrument de communication. L’Université du Tiers Temps est et doit rester une institution où la liberté d’expression est totale : toute vérité est bonne à dire. Ce qui interdit qu’on y entende un jour que la terre est plate ou que les hommes sont inégaux en droits. Ce qui oblige aussi à distinguer clairement et distinctement entre la thèse, vérifiée et garantie, et l’hypothèse que chacun, dans le respect de la validité scientifique, est libre d’émettre. Ainsi se forge le caractère unique de l’Université du Tiers Temps qui bénéficie à la fois du contrôle de ses deux tutelles universitaires et du formidable vivier de ses enseignants et chercheurs. À la faveur de cette situation, nous ouvrons pour cette rentrée 2022 trois nouveaux modules : en géopolitique, en histoire de la langue française, en philosophie de l’art ; la chorale qui avait dû cesser ses activités pour des raisons sanitaires va reprendre ; enfin, en collaboration avec le musée Fabre, des cycles de visites guidées seront organisés tout au long de l’année.
Que circulent donc les idées, que s’affrontent les opinions, que l’Université du Tiers Temps soit cette nouvelle Académie, inspirée du lointain exemple de celle de Platon.
Chère étudiante, cher étudiant, je vous souhaite la bienvenue pour cette année 2022-2023 et vous adresse mes salutations les plus cordiales,
Dominique Triaire,
Président de l'Université du Tiers Temps