La vacuité est un concept phare à comprendre pour toute personne qui s’intéresse au bouddhisme, en particulier dans le cadre du Grand Véhicule et des tantras. En effet, la réalisation de la vacuité est considérée comme l’antidote suprême pour ne plus être dans le saṃsāra, et comme l’indissociable partenaire d’un amour-compassion sans limites.
Les Stances du milieu par excellence de Nāgārjuna est un des textes majeurs sur ce sujet. Il a été largement repris par des érudits du bouddhisme dans les siècles qui ont suivi non seulement en Inde, mais aussi dans les pays où le bouddhisme s’est diffusé. Puis de nombreuses études ont été proposées par des chercheurs universitaires, notamment en analysant la logique mise en œuvre par Nāgārjuna.
Dans le cadre de cette conférence, je propose d’aborder le sens de la vacuité du point de vue de la méditation. En effet, le bouddhisme est avant tout une voie sotériologique. Tout enseignement de cette tradition, quel qu’il soit, a pour but de nous libérer un peu plus de l’illusion dans laquelle la conscience ordinaire est plongée. Or cette libération est possible seulement s’il y a une pratique méditative. Si on étudie une notion du bouddhisme sans prendre en compte ce contexte, il est possible de passer à côté du sens. Certains penseurs ont associé par exemple le bouddhisme au nihilisme, justement à cause d’une mauvaise compréhension de la vacuité. Pourtant, la vacuité semble plutôt offrir une voie qui peut nous faire sortir d’une vision nihiliste.