Les avancées dans la compréhension de la maladie d’Alzheimer (MA) ont été majeures grâce à une synergie des recherches cliniques et fondamentales (Scheltens et al. 2021). Certains résultats indiquent que l’incidence de la démence tendrait à diminuer, de l’ordre de 13% par décade, dans les pays ayant un indice sociodémographique élevé (Wolters et al. 2020 ; Nichols et al. 2019). Ceci pourrait notamment être expliqué par les actions de prévention initiées chez l’adulte : meilleur contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire (hypertension et hypercholestérolémie) et augmentation du niveau d’éducation, pour ne parler que des principaux (Langa 2015 ; Wu et al. 2017 ; Crous-Bou et al. 2017). Ces résultats s’inscrivent dans une meilleure compréhension des facteurs de risque de la MA et indiquent que des changements cérébraux pourraient survenir dès le milieu de vie tout en restant silencieux. Ceci est conforté par des cohortes génétiques indiquant que certains processus physiopathologiques de la MA commenceraient jusqu’à 25 ans avant le diagnostic de démence (Bateman et al. 2012 ; Younes et al. 2019). Les progrès récents dans le domaine des biomarqueurs, notamment amyloïdes (imagerie TEP, LCR), ont permis une avancée considérable dans la détection de la maladie durant ce stade préclinique (Sperling et al. 2011; Tan, Yu, and Tan 2014) sans pour autant que leur seule présence prédise avec certitude une conversion vers la MA (Karran and De Strooper 2016). Il est ainsi clairement établi que certains sujets, bien que présentant des marqueurs physiopathologiques de la MA, ne deviennent pas symptomatiques. Il est donc crucial, dans le cadre de la prévention secondaire, d’identifier parmi les sujets asymptomatiques mais à risque, ceux qui vont progresser vers la MA.