Comme le dit Aristote et toute la philosophie, la littérature est une chose sans nom: « Quant à l’art qui imite par le langage seul, prose ou vers, (…) il est resté sans dénomination jusqu’à ce jour. » (Poétique,1447 b). On montrera que cette indéfinition est essentielle. D’abord parce que le texte littéraire, contrairement à la prétention des textes de lois ou des écrits scientifiques, signifie toujours plus qu’il ne dit et déborde la lettre, les belles-lettres, c’est quand la lettre se fait la belle. Cela parce qu’il entretient avec son lecteur, son auditeur dirait Homère, une relation de participation et de collaboration, ou de réticence et de refus, qui est constitutive de lui-même [...]