Au cours des dernières décennies, plusieurs chercheurs (observateurs) partagent le constat d’une hausse de la visibilité du religieux dans le débat public et dans les relations internationales. Le dialogue interreligieux a mis de nouveaux habits en France et dans plusieurs endroits du globe. Les hautes instances religieuses catholique, protestante, musulmane et juive s’intéressent davantage à cette thématique: « Nostra Aetate » ou la déclaration sur les relations de l'Église avec les religions non Chrétiennes, la rencontre d’Assise en 1986, la déclaration luthérien-catholique sur la doctrine de la justification en 2000, la charte de Marrakech sur les droits des minorités religieuses dans le monde musulman en 2016, etc. Les rencontres entre les différents représentants des cultes ont fleuri ces dernières années partout en France et ailleurs. Le sentiment que, face à la montée des extrémismes, le dialogue interreligieux devient une nécessité. Des colloques, des journées d'études, des associations interreligieuses émergent pour promouvoir la paix, le vivre ensemble et la fraternité universelle. Ces révisions et prises de positions institutionnelles, ainsi que les initiatives de la société civile au niveau local, national et international interpellent les chercheurs et les religieux sur les causes de cet intérêt à ce moment précis de l’histoire. L’émergence de l’interreligieux est en train de devenir une question sociologique, politique et religieuse qui mérite une réflexion profonde et pluridisciplinaire. La conférence proposée tente d’éclairer les points suivants : - Comment peut-on expliquer l’attrait et l’intérêt aux thématiques du dialogue interreligieux et du vivre ensemble au niveau populaire et institutionnel ? - Quelles perspectives ouvrent le dialogue interreligieux pour le vivre ensemble dans une société laïque ? Quels changements possibles peuvent-ils entraîner dans le domaine du rapport entre religion et politique ? - Le dialogue interreligieux est-il un phénomène durable, appelé à s’amplifier ? A-t-il une influence sur le processus de sécularisation ? - Comment les responsables religieux intègrent-ils (ou vivent-ils) la dimension interreligieuse dans leurs discours, leurs enseignements, leurs pratiques… au sein de leurs propres religions ?