Les universités constituent l'un des héritages les plus durables et les plus originaux laissés par le Moyen Âge. Institutions nées à la fin du XIIe siècle et rapidement reconnues d'intérêt majeur pour les gouvernants (les royautés comme la papauté ou les villes ont rivalisé pour attirer maîtres et étudiants), les universités se sont dotées de règles de fonctionnement qui ont traversé les siècles et dont les traditions nous inspirent encore, à commencer par le baccalauréat ou la licence et le doctorat !
Le cycle de trois conférences se propose d'examiner la naissance et l'épanouissement de ces institutions de savoir aussi recherchées que critiquées par les contemporains et qui ont joué un rôle décisif dans la conscience européenne. On s'intéressera notamment à l'émergence progressive et à l'autonomie des universités, à la figure de l'intellectuel et aux conditions du travail universitaire, aux relations entre universités et pouvoirs. Une attention particulière sera portée à la vie étudiante dans les studia, nom médiéval de l'université, en examinant le recrutement, les journées de travail, les examens et toute la vie singulière d'une corporation étudiante qui était à la fois recherchée et crainte par les villes d'accueil des universités. On essaiera ainsi de comprendre comment les universités constituent, à l'instar des cathédrales gothiques ou des églises romanes, le legs le plus étonnamment durable des derniers siècles du Moyen Âge